La question de l’acceptabilité d’un risque par les habitants d’un territoire se pose à chaque fois qu’il accueille un nouvel arrivant porteur de dangers et nuisances, réels ou imaginaires. Ce nouvel arrivant peut être un équipement technique, comme un champ d’éoliennes ou un incinérateur d’ordures ménagères, mais il peut être aussi un centre d’accueil pour des groupes d’individus extérieurs au territoire, comme un foyer pour migrants ou une aire de stationnement pour gens du voyage. Avec ce nouvel arrivant, l’odre existant est perturbé, et une reconfiguration des relations entre acteurs déjà présents s’ensuit, qui peut amener certains d’entre eux à se sentir perdants et à s’opposer au changement. Les différents types d’acteurs ayant des intérêts et des représentations divergentes de l’espace, l’attitude face au nouvel entrant, que l’on peut appeler acceptabilité, peut aller de l’accueil enthousiaste au refus total, en passant par des positions moins marquées comme la méfiance ou même l’indifférence. Quand les habitants ne s’opposent pas de manière générale à l’innovation, à l’équipement ou au groupe de population mais refusent simplement de l’accueillir à proximité de chez eux, on parle de syndrome NIMBY* (Not In My Back Yard),   

Notons que même si l’acceptabilité définie comme nous venons de la faire peut sembler être une notion neutre, beaucoup de sociologues et autres chercheurs en sciences sociales n’aiment pas l’employer. Pour eux, ceux de leurs collègues qui le font sont soupçonnable de faire le jeu des porteurs de projets, d’en être les supplétifs, et à ce titre de les aider dans leur stratégie de rendre acceptable ce qui en fait ne l’est pas.

Si acceptabilité est généralement utilisée quand on est au stade de projet, on préfère parler d’acceptation quand ce projet est déjà réalisé, que l’équipement ou la technologie est en fonction ou le groupe spécifique installé sur le territoire. L’acceptation est souvent meilleure que l’acceptabilité, l’opposition a tendance à baisser quand on quitte le moment où l’on imagine les risques et nuisances du nouvel entrant pour vivre celui où on peut en vérifier la réalité et mesurer leur impact concret.