On peut définir les aménités d’un lieu géographique comme l’ensemble des qualités paysagères, climatiques et d’autres natures qu’il présente pour ses habitants ou ceux qui y séjournent. Ainsi la vue sur la mer constitue une aménité paysagère ; et elle est jugée suffisamment importante pour justifier que le bien immobilier qui en bénéficie soit négocié, à la vente comme à la location, à un prix nettement supérieur à celui d’un autre bien en tous points semblable mais qui en est privé. De même, une vue sur la haute montagne ou un monument célèbre, le calme particulier d’une rue, la qualité architecturale de son bâti, la proximité immédiate d’un parc ou encore de commerces et services publics de qualité (par exemple d’écoles possédant une bonne réputation) constituent des aménités qui accroissent l’attractivité d’un immeuble ou d’un quartier.
Quand un territoire est marqué à la fois par la présence d’aménités particulièrement recherchées et celle de risques naturels ou technologiques importants, certains individus et ménages peuvent se montrer prêts à subir les seconds pour bénéficier des premières. Sans qu’ils en soient obligatoirement conscients, ils opèrent une balance entre avantages et risques, et dans le cas où ils estiment celle-ci positive, ils peuvent prendre la décision de s’établir sur le territoire. Ou d’y rester si les risques – ou la conscience de ceux-ci – est postérieure à leur installation. Ainsi, l’haliotropisme constaté depuis plusieurs décennies en France et dans bien des pays ne se dément pas en ce premier quart du XXIe siècle, alors que les risques littoraux liés au changement climatique sont en augmentation et que chacun en est de plus en plus conscient. Pour bien des ménages, les aménités littorales – paysagères et de loisirs – compensent largement les risques de submersion marine et autres menaces côtières (érosion accélérée, tempêtes hivernales plus fréquentes…). Ainsi, malgré les 59 morts et les très importants dommages matériels qu’a provoqués la tempête Xinthia en février et mars 2010 sur les côtes basses de Vendée, l’attrait résidentiel de la zone ne semble pas avoir baissé.