On appelle ainsi la tendance à éviter ou à nier les informations qui nous dérangent ; soit qu’elles concernent un danger que nous préférons ignorer, soit qu’elles démentent des croyances auxquelles nous sommes attachés. L’expression fait référence à la réaction supposée des autruches face au danger : mettre la tête dans le sable pour ne pas le voir. En réalité, ces oiseaux de la famille des struthionidae ne réagissent pas de cette façon idiote face à une menace, elles préfèrent fuir ! Car si elles sont incapables de voler, elles peuvent courir à plus de 70km/h, ce qui est généralement suffisant et plus efficace pour échapper à leurs prédateurs que d’enfouir leur tête.

Nous humains, nous nous trouvons en plein effet autruche quand, par exemple, face à certains symptômes, nous préférons ne pas aller chez le médecin par crainte de la maladie qu’il pourrait nous découvrir.  Ou quand nous évitons de consulter notre compte bancaire de peur de constater qu’il est, comme une part de nous-même le sait déjà, à découvert. En matière de gestion du risque, l’effet autruche a un effet nettement négatif : ignorer le danger empêche de développer la stratégie adéquate pour l’éviter ou le réduire, et de ce fait provoque généralement son amplification. La maladie que l’on a refusée de voir en différant la viste chez le médecin est devenue plus grave et plus difficile à soigner, le déficit bancaire duquel nous avons détourné les yeux s’est creusé et a engendré des agios élevés, voire un interdit bancaire.