La peur est l’état émotionnel ressenti par l’individu quand il se trouve face à un danger, une menace. Cet état s’accompagne de réactions physiologiques typiques : tremblements, sudation ou encore accélération du pouls et de la respiration. Devant ce qu’il perçoit comme une urgence, le cerveau délaisse le traitement de l’information par le système rationnel, performant mais lent, pour le traitement par le système émotionnel, plus facilement sujet à erreur mais plus rapide.
La sécrétion d’adrénaline, l’augmentation du rythme cardiaque et l’afflux soudain de sang dans les membres qui accompagnent la peur sont une façon de préparer l’individu à agir face à la menace, soit par la fuite soit par le combat. Si la peur est présente chez l’homme comme chez les autres mammifères, c’est qu’au cours de la phylogénèse des espèces cette émotion a constitué un avantage évolutif pour les individus qui la ressentait. En les mettant en état de réagir, elle leur offrait davantage de chances de survie face aux prédateurs et autres dangers rencontrés, et donc d’atteindre leur maturité sexuelle et d’avoir des descendants. Au fil des générations, les gènes responsables de cette réaction instinctive et utile ont été portés par de plus en plus d’individus, jusqu’à ce que la peur soit devenue une propriété génétique présente dans l’ensemble de l’espèce.
La peur peut donc être considérée comme un mode instinctif de gestion des risques. Elle se montre particulièrement efficace quand la situation exige une réaction rapide et stéréotypée, beaucoup moins quand la situation nécessite plus de sophistication tout en supportant un temps de réponse plus long. Dit autrement, il y a quelques milliers d’années la peur a été une réaction particulièrement utile au chasseur-cueilleur quand il se retrouvait par exemple confronté à un tigre à dents de sabre, aujourd’hui elle l’est toujours autant dans certaines moments de danger immédiat, mais beaucoup moins lorsqu’on est confronté aux risques liés à une crise économique ou autres situations aux mécanismes complexes.